Troisième réunion mondiale du Forum paysan
Troisième réunion mondiale du Forum paysan
15 - 16 février 2010
La réunion 2010 du Forum fait plus largement place aux questions opérationnelles. Dans cette optique, les deux séances en groupes de travail seront axées sur les dimensions nationale et régionale de cette problématique:
- samedi 13 février, un atelier préparatoire sera consacré à la promotion de la participation des femmes aux instances dirigeantes des organisations paysannes et de producteurs ruraux
- lundi 15 février, après-midi, une séance sera consacrée à la collaboration opérationnelle
- mardi 16 février, matin, une séance sera consacrée aux thèmes suivants:
- la sécurité alimentaire dans un contexte de concurrence croissante pour l'accès à la terre;
- rôles des organisations paysannes à l'égard de l'autonomisation des petits exploitants au sein des filières; et
- politiques et programmes d'investissement différenciés à l'appui des petites exploitations agricoles.
La troisième réunion mondiale du Forum paysan utilisera la méthode du "social reporting". Le "social reporting" est une philosophie naissante, associant le journalisme, la facilitation et les médias sociaux. Il ne se limite pas à l'affichage des ordres du jour, documents, exposés et discours sur les sites web institutionnels. Il repose sur la collaboration et le reportage en direct sur des manifestations en y associant ceux "qui ne sont pas dans la salle", afin qu'ils puissent suivre la manifestation et y contribuer. Le rapport social utilise un éventail de techniques et d'outils comme le récit, les interviews, les vidéos, la photographie, les blogs, Twitter, les podcasts, l'affichage de documents au moyen de l'outil slideshare pour raconter une histoire.
Le "social reporting"donnera la possibilité aux personnes qui ne sont pas présentes à la réunion de poser des questions à l'avance par le biais de Twitter (@ifadnews) ou d'afficher un commentaire sur le blogpost d'introduction concernant le Forum paysan. Les questions seront affichées et discutées au cours de la réunion.
Les femmes sous les projecteurs
Suivant en cela une recommandation issue de la réunion 2008 du Forum, les organisations paysannes participantes ont fait un effort particulier pour que les femmes bénéficient d'une présence et de possibilités d'expression accrues à la session 2010. Une réunion préparatoire doit permettre, le 13 février, de réfléchir aux moyens de favoriser la présence des femmes au sein des instances dirigeantes des organisations paysannes. L'engagement de faire participer au moins 30% de dirigeantes d'organisations paysannes au Forum a été tenu.
Partenariat et questions opérationnelles
Comme en 2008, le FIDA a préparé un rapport destiné au Forum en se fondant sur une enquête menée auprès des chargés de programme de pays et des dirigeants d'organisations paysannes à propos de l'évolution des partenariats au cours des deux dernières années. Le rapport, dont certains des points saillants sont illustrés ci-après, sera présenté au début du Forum.
La réunion 2010 du Forum fait plus largement place aux questions opérationnelles. Dans cette optique, les deux séances en groupes de travail seront axées sur les dimensions nationale et régionale de cette problématique:
- Le lundi après-midi, une séance sera consacrée à la collaboration opérationnelle entre le FIDA et les organisations paysannes aux niveaux national et régional;
- Le mardi matin, une séance sera consacrée aux thèmes suivants:
- la sécurité alimentaire dans un contexte de concurrence croissante pour l'accès à la terre;
- rôles des organisations paysannes à l'égard de l'autonomisation des petits exploitants au sein des filières; et
- politiques et programmes d'investissement différenciés à l'appui des petites exploitations agricoles.
Une synthèse des délibérations et recommandations relatives à notre partenariat en évolution sera approuvée par les participants et examinée avec la direction du FIDA le mardi après-midi. Cette séance de clôture sera ouverte aux membres des organes directeurs du Fonds.
Les participants au Forum paysan sont invités à assister à la session du Conseil des gouverneurs en qualité d'observateurs. Ils auront la possibilité de prendre part aux événements régionaux organisés dans le cadre du Conseil des gouverneurs le 18 février. La synthèse des délibérations du Forum sera présentée au Conseil des gouverneurs le 17 février, lors de la séance du matin.
Après la clôture du Conseil des gouverneurs, deux événements parallèles se dérouleront dans l'après-midi du jeudi 18 février, avec la participation des organisations paysannes et de certains partenaires, sur les thèmes suivants:
- la fourniture de services d'appui aux organisations paysannes; et
- l'initiative «Achats au service du progrès» du Programme alimentaire mondial et la collaboration à ce titre avec les organisations paysannes nationales.
Crises et nouvelles opportunités
Deux années profondément marquées par les crises
Au cours des deux années écoulées, les crises concomitantes des produits alimentaires et de l'énergie se sont trouvées aggravées par la crise financière et par une récession d'ampleur mondiale. La déclaration de la FAO selon laquelle le nombre de personnes souffrant de la faim avait dépassé le milliard en 2009 est venue cruellement souligner les conséquences peu réjouissantes d'une telle conjonction de crises. La nette diminution des moyens de subsistance et du pouvoir d'achat a touché une population encore plus large. En outre, l'agriculture – qui assure la subsistance de la très grande majorité des pauvres dans les pays en développement – se ressent de plus en plus des effets du changement climatique, de la désertification, du recul de la biodiversité et d'une intensification de la concurrence dont font l'objet la terre et l'eau alors que la population mondiale s'achemine vers les 9 milliards d'habitants.
La communauté internationale réagit
Devant cette situation, la communauté internationale a manifesté l'année dernière, sur les plans politique et financier, un souci croissant de la sécurité alimentaire et du sort de l'agriculture. À L'Aquila, 26 pays et 14 organismes multilatéraux ont adopté une initiative concertée sur la sécurité alimentaire. En novembre dernier, à Rome, les participants au Sommet mondial sur la sécurité alimentaire ont réaffirmé leur volonté d'intensifier le soutien national et international en faveur du développement agricole et de la sécurité alimentaire, en particulier pour les petits exploitants. À l'approche de 2015, date butoir des Objectifs du Millénaire pour le développement, on voit se renforcer le consensus autour de la nécessité d'appuyer les efforts des ruraux pauvres, femmes et hommes, pour vaincre la pauvreté, jouir de leur droit à l'alimentation, s'adapter au changement climatique et aider à en atténuer les effets.
Des organisations plus fortes de petits exploitants, de pêcheurs et de pasteurs sont indispensables si l'on veut faire face à ces défis et saisir les opportunités qui se présentent. La coopération entre producteurs ruraux se traduit pour eux par une amélioration de l'accès aux marchés et aux savoirs. Elle leur permet de réaliser des économies d'échelle et de disposer d'un plus grand pouvoir de négociation au sein des filières. Elle accroît la capacité des petits agriculteurs à gérer les ressources et les infrastructures et à influencer les politiques et les programmes de développement.
La réponse du FIDA
Le FIDA affronte ces défis en faisant preuve de diligence et de sens des responsabilités. Lors de la dernière reconstitution, ses membres sont convenus de porter les ressources à un niveau sans précédent. Au cours des deux dernières années, le Fonds a engagé plus de 1,2 milliard d'USD pour financer 69 projets d'investissement rural et agricole de ses pays membres. Les organisations paysannes nationales ou locales ont participé à la conception de 70% de ces projets et ont été associées à la formulation de la plupart des stratégies de pays adoptées par le FIDA au cours du cycle biennal. Le financement direct sous forme de dons accordé aux organisations paysannes en vue de renforcer leurs capacités a plus que doublé par rapport au cycle précédent.
À un moment où l'agriculture mondiale se trouve à la croisée des chemins et où le FIDA commence à mettre en oeuvre la huitième reconstitution de ses ressources, la troisième réunion mondiale du Forum paysan constitue une occasion exceptionnelle de faire le point sur un «partenariat en action» et de réfléchir avec les dirigeants d'organisations paysannes aux moyens d'améliorer l'efficacité du Fonds en matière de développement et de renforcer la capacité des 500 millions de petites exploitations agricoles dans le monde à se libérer de la pauvreté et de la faim.
Le FIDA et les organisations paysannes: partenariats en action
Le rapport intitulé «Partenariats en action 2008-2009» repose sur une enquête réalisée auprès de tous les chargés de programme de pays du FIDA, de 12 directeurs de projets financés par le Fonds et des dirigeants de 24 organisations paysannes ayant participé à la conception et à l'exécution de projets de développement ou de stratégies de pays.
Partenaires clés dans les opérations du FIDA
L'enquête permet de constater que les tendances positives observées au cours du cycle biennal précédent se sont confirmées durant la période 2008-2009: l'engagement général du FIDA en faveur de la participation des organisations paysannes à la formulation des programmes d'options stratégiques pour les pays (COSOP) s'est maintenu tout au long du dernier cycle biennal et s'est amélioré sur le plan de la qualité et de l'intensité de la collaboration. En 2008-2009, les organisations paysannes ont été associées à hauteur de 86% à la formulation des nouveaux COSOP, cette implication étant allée dans la majorité des cas (61%) bien au-delà de la simple consultation: des organisations paysannes ont été membres à part entière d'équipes de gestion de programmes de pays, et des ateliers spéciaux ont été organisés avec certaines d'entre elles.
S'agissant de la conception des projets d'investissement, les organisations paysannes ont été consultées sur 70% des nouveaux projets au cours de la période examinée. Là encore, elles ont été considérées par le FIDA et les gouvernements emprunteurs comme des «acteurs spéciaux» pour lesquels il était justifié de prévoir des modalités d'implication spécifiques (de 34% des nouveaux projets en 2006-2007 à 55% en 2008-2009).
Le pourcentage des projets faisant intervenir des organisations paysannes en tant qu'organismes d'exécution a augmenté de 30%. Les dirigeants d'organisations paysannes sont membres des comités de pilotage de près de la moitié des projets approuvés au cours du dernier cycle biennal.
Accroissement de l'appui direct
En outre, l'appui direct aux organisations paysannes par voie de financement sous forme de dons a connu une augmentation spectaculaire depuis le début du processus du Forum paysan, passant de 2,4 millions d'USD par cycle biennal en 2004-2005 à plus de 12,0 millions d'USD en 2008-2009.
L'évolution vers un nombre plus restreint de dons d'un montant élevé venant à l'appui de diverses organisations paysannes nationales par l'intermédiaire de leurs fédérations ou réseaux régionaux constitue une autre tendance positive. Elle réduit les coûts de transaction qu'imposent au FIDA la conception, l'approbation et la supervision des dons, contribue au renforcement des groupements régionaux et favorise une plus grande cohérence dans le partenariat d'ensemble avec les organisations paysannes.
L'évaluation de l'impact de l'implication des organisations paysannes dans les opérations du FIDA et de l'appui direct qui leur est apporté fait apparaître des résultats positifs en termes de capacités institutionnelles, d'augmentation du nombre de membres de ces organisations et d'amélioration de leur concertation interne.
Appui à la concertation sur les politiques
Le FIDA a continué d'appuyer la participation des organisations paysannes à la concertation sur les politiques aux niveaux national, régional et international, notamment à l'occasion de récentes conférences mondiales et du Sommet mondial sur la sécurité alimentaire.
En Amérique latine, les réseaux régionaux d'organisations paysannes (COPROFAM) ont été encouragés à participer aux activités de la Commission de l'agriculture familiale du MERCOSUR. En Amérique centrale, les organisations paysannes ont été incitées à recenser leurs points d'intérêt communs et à participer ensemble à la discussion sur la politique agricole de l'Amérique centrale. En Afrique subsaharienne, le FIDA et la Commission européenne cofinancent actuellement un grand programme de développement institutionnel et d'appui à la participation à la concertation sur les politiques aux niveaux national, sous-régional et panafricain.
Le partenariat entre les organisations paysannes, le FIDA et les gouvernements a donné des résultats extrêmement positifs dans des domaines essentiels pour l'amélioration de l'efficacité du Fonds en matière de développement. Il permet de mieux percevoir la pauvreté rurale et aide à identifier plus précisément les groupes cibles des projets. La contribution des organisations paysannes a focalisé l'attention sur les petits paysans et sur les plus pauvres d'entre eux. Elle a aussi donné accès à une mine de connaissances et d'expériences locales et autochtones, augmentant ainsi la pertinence des projets. Elle a enfin concouru à accroître la durabilité des projets et le sentiment d'appropriation au niveau local.
